03 Avr La théorie de la vitre brisée
À la toute fin de mon livre Le cercle vertueux du tri (Hachette), j’évoque la théorie de la vitre brisée. Elle fut développée dans un article de presse en 1982 par James Q. Wilson (professeur de sciences politiques à l’université de Californie) et George L. Kelling (professeur de criminologie à l’université du New Jersey). Si cette théorie est initialement utilisée en criminologie, quel est son rapport avec rangement ? Rendez-vous sur la scène de crime, vous allez vite comprendre le lien…
Qu’est-ce que la théorie de la vitre brisée?
Cette théorie repose sur le fait qu’une seule vitre brisée augmente le délabrement urbain du voisinage immédiat. Si une vitre brisée n’est pas remplacée immédiatement, d’autres vitres seront brisées à une vitesse effarante. En effet, la simple vue d’une négligence donne l’impression que le lieu est propice aux incivilités. Le cercle vicieux s’amorce, le délabrement urbain augmente et provoque ainsi un sentiment d’insécurité.
Quel est le rapport entre la théorie de la vitre brisée et le rangement?
Si nous reportons cette théorie à nos maisons et à nos bureaux, cela signifie qu’un « petit bazar », s’il n’est pas immédiatement éradiqué, aura tendance à grossir et à s’éparpiller. Une pièce où le désordre règne donne l’impression qu’ici, il est permis et provoque un entassement encore plus important.
À la maison :
Prenons l’exemple de la chaise placée proche du lieu où nous rangeons nos vêtements. Si nous ne rangeons pas les 3 vêtements que nous avons posés dessus le temps de se changer, il est fort probable que 3 autres viennent s’y ajouter le jour suivant et ainsi de suite. Pourquoi ? Tout simplement parce qu’inconsciemment, le bazar est autorisé. Puis, ce petit bazar devient de plus en plus gros parce que le rangement devient de plus en plus long.
Autre exemple : plus nous accumulons de vaisselle sale dans l’évier, plus son lavage/séchage/rangement va être long et difficile (et oui, laver des assiettes sales qui ont séché, c’est la plaie !). Et comme il y a de la vaisselle sale dans l’évier, toute la famille pense que c’est ok : « je peux laisser mon couteau maculé de pâte à tartiner dedans aussi ! ».
Côté bureau :
Le classement « laissé pour plus tard » est la porte ouverte à une accumulation qui prend de l’ampleur au fil des jours. Que le classement soit physique (papiers) ou virtuel (dossiers numériques et emails), le problème est le même qu’avec les objets, plus on doit en ranger, moins on a envie de le faire…
Mais alors, comment éviter la théorie de la vitre brisée ?
Le secret est simple : aussi bien dans la théorie que dans la pratique, il faut tout de suite changer la vitre ! On ne peut pas éviter que les vitres se brisent, comme on ne peut pas éviter les petits bazars provisoires quand on vit dans une maison ou quand on travaille(ou alors, c’est qu’on n’a pas de vie…). Il faut donc, pour enclencher un cercle vertueux, éliminer les petits désordres dans un délai raisonnable.
Par exemple, si vous venez de boire un café, vous pouvez poser la tasse dans l’évier jusqu’à la fin de votre prochain dîner, moment où vous ferez toute la vaisselle (cela vous évitera aussi de consommer trop d’eau). Si vous la laissez jusqu’au lendemain, il risque d’y en avoir plus et elle sera bien plus difficile à nettoyer.
Au bureau, avant de terminer sa journée, ranger son espace de travail prépare dans de bonnes conditions la journée suivante. Cette petite corvée ne dure que quelques minutes si, elle est quotidienne. Par contre, si vous laissez la pile grossir, vous aurez de moins en moins envie de vous y atteler.
Pour aller plus loin…
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